Wednesday 25 March 2020










The Child




The Turks have been here. All is bleak, in ruin.
Chios, isle of wines, is now a darkened reef.

      Chios, cradled by green branches,
Chios, where curling waves mirror soft hills,
forests, palaces, and, on certain nights,

      dancing choirs of young girls,

All is desert. But no, near a blackened wall
sits a Greek child, a blue-eyed boy,

      alone and bending his head in shame.
For safety, for support, he has but a
single wrecked hawthorn bush, forgotten like him in

      this forgotten, wasted corner.

Oh poor child, barefoot on these sharp-edged rocks!
Oh to stop the crying of your blue eyes,

      blue like the sky and like the sea,
so that in their shine the light of laughter
and joy might evaporate this storm of tears;

      young boy, to lift up your blond head,

what would you wish for, oh beautiful boy,
what will it take to smile, to gather up

      in curls resting on your pale shoulder
this mop of hair never touched or shorn, which
seems to weep about your beautiful face

      like the leaves of the willow?

What will make your cloudy cares disappear?
Perhaps to have this lily from the fields

      of Iran, bright blue like your eyes?
Or some fruit from the magic Tuba-tree,
that tree so great that galloping horses

      run a century in its shadow?

Would you smile for a handsome forest bird
that sings more sweetly than flutes or oboes

      and more brilliantly than cymbals?
What would you like? Flowers, fruits, marvelous birds?
Friend, replies the Greek child with the clear blue eyes,

      I want some bullets and a gun.



~~ 


L’enfant

Les Turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil.
Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil,

      Chio, qu’ombrageaient les charmilles,
Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,
Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois

      Un chœur dansant de jeunes filles.

Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,
Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,

      Courbait sa tête humiliée ;
Il avait pour asile, il avait pour appui
Une blanche aubépine, une fleur, comme lui

      Dans le grand ravage oubliée.

Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux !
Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus

      Comme le ciel et comme l’onde,
Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
Passe le vif éclair de la joie et des jeux,

      Pour relever ta tête blonde,

Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner
Pour rattacher gaîment et gaîment ramener

      En boucles sur ta blanche épaule
Ces cheveux, qui du fer n’ont pas subi l’affront,
Et qui pleurent épars autour de ton beau front,

      Comme les feuilles sur le saule ?

Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ?
Est-ce d’avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,

      Qui d’Iran borde le puits sombre ?
Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,
Qu’un cheval au galop met, toujours en courant,

      Cent ans à sortir de son ombre ?

Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,
Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,

      Plus éclatant que les cymbales ?
Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l’oiseau merveilleux ?
– Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,

      Je veux de la poudre et des balles.











Notes: The poem above is by Victor Hugo  translated in English by Gilles-Claude ThériaultThe detail is from the oil painting "The Greek boy" (1829/30 – Benaki Museum) by Alexandre Marie Colin who was inspired, for this painting, by Hugo's poem.  

No comments:

Post a Comment